Fatigue numérique : et si l’IA nous offrait une pause ?

Depuis l’arrivée d’outils comme ChatGPT, fin 2022, l’intelligence artificielle a fortement gagné en popularité. Elle semble s’inviter partout, et avec elle, un flot de contenus qui peut vite devenir étouffant. Mais plutôt que de laisser ces outils contribuer à la fatigue numérique, ne pourrait-on pas les utiliser pour produire de meilleurs contenus ? Voici 5 pistes à explorer…et quelques détails à garder en mémoire.

Pas facile d’échapper à l’IA ces derniers mois. Si ses progrès fascinent, elle est aussi à l’origine d’une avalanche de contenus générés automatiquement, notamment sur les réseaux sociaux. Et alors que les entreprises misent de plus en plus sur ces outils, on constate “une lassitude croissante face à ce flot de données automatisées”, selon une étude récente d’EY Suisse. En effet, les utilisatrices et utilisateurs reprochent à ces productions lisses et prévisibles un manque d’authenticité.

Ainsi, face à ces contenus perçus comme “stériles et déconnectés de l’expérience humaine”, la demande pour des productions plus humaines et personnalisées augmente. En CIG particulièrement, on peut se demander comment exploiter ces outils prometteurs tout en préservant le sens de notre message et l’engagement des publics.

Alors, faut-il tout rejeter ? Pas forcément. L’enjeu est plutôt de se demander comment l’IA peut faire l’objet d’une utilisation consciente et tournée vers une communication moins “fatigante”, aussi bien pour celles et ceux qui la conçoivent que pour leurs publics cibles. Pour nourrir cette réflexion, j’ai recueilli les retours de cinq actrices et acteurs du secteur en Suisse romande : une éditrice print et web à Lausanne Tourisme, une community manager à l’Université de Neuchâtel, ainsi que trois personnes chargées de la communication travaillant pour des institutions publiques et associatives (dont la ville de Lausanne et Pro Junior Arc Jurassien). Basées sur leurs expériences de terrain et pensées pour s’adapter aux contraintes budgétaires des petites structures, voici 5 façons d’intégrer l’IA en CIG, sans épuiser personne.

Défis et réflexions éthiques à garder en mémoire

Maintenant que l’on a exploré différentes manières d’intégrer l’IA dans les pratiques de CIG sans contribuer à la fatigue numérique, il est important de prendre du recul. Son adoption ne se fait en effet pas sans questionnements, qu’il s’agisse de son impact sur la qualité et l’authenticité des contenus, des défis éthiques ou des stratégies à mettre en place pour en garantir un usage pertinent.

Comme le souligne l’éditrice web de Lausanne Tourisme, l’IA est “toujours à utiliser avec discernement !”. Pour le Bcom de la ville de Lausanne, les outils IA sont “une aide, un support, mais en tous cas pas du remplacement“. Ainsi, il est important de garder un oeil critique sur les productions de l’IA et de toujours s’assurer d’être capable de faire ce qu’on lui demande pour éviter la dépendance numérique.
Qui dit IA dit questionnements éthiques qu’il est nécessaire de prendre en compte en tant qu’institution de CIG : conséquences environnementales, biais, protection des données…
Face à la multitude d’outils disponibles, se former à un usage critique et stratégique de l’IA est fondamental, ainsi que le fait d’établir des chartes et des guidelines et de définir clairement les objectifs pour lesquels on utilise l’IA.
Face à la demande croissante de contenu authentique, mentionner quand on a pas utilisé l’IA peut être un pari stratégique, tout comme le choix d’être entièrement transparent sur nos usages de celle-ci. Tout le monde tâtonne avec l’IA et partager ouvertement ses tentatives et ses questionnements peut être très constructif.