Comment les créateurs de contenu d’intérêt général font-ils face au défi des algorithmes ?

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Crédits : Marie Jane Saunders (CC BY-NC-SA 4.0)

Créatrice de contenu engagée sur les questions de développement durable en Suisse romande, Marie Jane Saunders compose depuis plus de quatre ans avec les exigences des plateformes numériques. Entre quête de visibilité, pression algorithmique et fidélité à ses valeurs éthiques, elle partage les écueils auxquels elle est confrontée.

Comment assurer sa visibilité au sein des algorithmes en respectant ses valeurs fondamentales ? Qu’est-ce que cela implique pour son équilibre personnel au quotidien ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes entretenus avec Marie Jane Saunders, une professionnelle de la communication d’intérêt général qui crée du contenu sur les réseaux sociaux sous le nom de « Don’t Be Trashy ». Toutefois, à travers cette création, se tisse un parcours de vie : découvrons-le.

Jongler entre valeurs d’intérêt général, contraintes algorithmiques et équilibre personnel

Les réseaux sociaux sont aujourd’hui des espaces incontournables pour la diffusion de contenu d’intérêt général. Toutefois, les plateformes privilégient les contenus courts et fortement engageants, rendant plus difficile la mise en avant de contenus fondés sur des principes éthiques (provenant notamment du Code d’éthique de Lisbonne et d’Athènes) comme :

  • L’honnêteté et la transparence : diffuser une information vérifiée, sans travestir le message pour plaire aux algorithmes.
  • La confiance et la loyauté envers l’audience : ne pas manipuler les émotions ou les données dans un but purement stratégique.
  • La non-malfaisance : éviter la diffusion de contenus sensationnalistes, culpabilisants ou trompeurs.
  • Le respect des droits humains, de la dignité et de l’intégrité : ne pas instrumentaliser des causes ou des communautés pour générer du clic.
  • La relativisation de l’efficacité : accepter que le contenu utile et nuancé ne soit pas toujours le plus visible.
  • Le respect de l’État de droit : produire du contenu en conformité avec les règles légales et éthiques en vigueur.
  • La neutralité, l’impartialité, l’inclusivité : veiller à représenter diverses perspectives et à ne pas exclure certains publics.

À travers cet échange, Marie Jane Saunders partage son expérience et met en exergue ces tensions qu’elle peut percevoir autour du risque de fatigue numérique sur ses canaux.

Vers un questionnement professionnel sur ces tensions ?

A travers cet échange, c’est donc toute une série d’enjeux spécifiques et de questionnement qui émergent : en tant que créatrice de contenu d’intérêt général, est-il possible de rester fidèle à ses valeurs tout en jouant le jeu des réseaux sociaux sans générer une forme de fatigue numérique ? Quels arbitrages professionnels sont nécessaires face aux exigences des algorithmes ? En posant ces questions, cet article vise avant tout à nourrir une réflexion professionnelle sur les conditions de création dans un domaine où l’éthique occupe une place centrale, mais reste souvent mêlée aux logiques de performance imposées par les plateformes.

Ce contenu a été réalisé pour le cours “Création de contenus web et réseaux sociaux”, dans le cadre du master en Création de contenus et communication d’intérêt général de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel.